Didacticiel de la règlementation parasismique
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Département : 68
Commune : HUSSEREN-LES-CHATEAUX (Zone de sismicité : Modérée)
Bâtiment existant de catégorie d'importance III
Comment prendre en compte le risque sismique dans votre projet ?
Zone de sismicité | Zone de sismicité 3 (sismicité modérée) |
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Catégorie d’importance du bâtiment | Catégorie d’importance III |
Construction d’un bâtiment neuf / Travaux sur un bâtiment existant | Travaux sur un bâtiment existant |
Exigences parasismiques réglementaires | Dans tous les cas : vérifier que les travaux n’aggravent pas la vulnérabilité sismique du bâtiment.
Si les travaux entraînent une modification importante de la structure du bâtiment [1], appliquer les règles parasismiques : règles Eurocode 8 Si des éléments non structuraux sont ajoutés ou remplacés dans le cadre de travaux « lourds » touchant la structure du bâtiment, tels que définis dans les conditions particulières du 3° de l’article 3 du 22 octobre 2010 modifié, appliquer les règles parasismiques : règles Eurocode 8 |
Recommandations | Aménager les équipements intérieurs du bâtiment |
Informations détaillées
A. Situation de votre projet
La commune dans laquelle se trouve votre projet est en zone de sismicité 3 (modérée) selon l’article D. 563-8-1 du Code de l’Environnement.
Votre projet consiste en des travaux sur un bâtiment existant. Votre bâtiment, après travaux ou changement de destination, est de catégorie d’importance III.
Selon l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié (relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite à « risque normal »), des dispositions parasismiques sont exigées dans cette commune, pour les projets de travaux sur un bâtiment existant, pour la catégorie d’importance du bâtiment que vous avez renseignée.
B. Dispositions parasismiques à appliquer
L’arrêté du 22 octobre 2010 définit des dispositions parasismiques à appliquer :
- à tous les types de travaux sur un bâtiment existant (conditions générales),
- aux travaux entraînant une modification importante de la structure du bâtiment ou relatifs à l’ajout ou au remplacement d’éléments non structuraux, qui correspondent aux conditions particulières (précisées ici pour la zone de sismicité et la catégorie d’importance de bâtiment de votre projet).
1. Conditions générales :
En cas de travaux sur un bâtiment existant, la catégorie d’importance à considérer est celle du bâtiment après travaux ou changement de destination.
- Principe de base : non-aggravation de la vulnérabilité
Le principe de base de la réglementation sur le bâti existant est le suivant : si des travaux sont réalisés sur des bâtiments existants, ils ne doivent pas aggraver la vulnérabilité de ces bâtiments au séisme .
Il est donc nécessaire de vous assurer auprès des professionnels de la construction que les travaux envisagés n’aggravent pas la vulnérabilité du bâtiment au séisme (exemples de travaux pouvant aggraver la vulnérabilité d’un bâtiment : ajout d’un étage, création de transparences ou de commerces au rez-de-chaussée)
Afin d’aider les professionnels à évaluer l’incidence des travaux sur la vulnérabilité d’un bâtiment existant, le guide méthodologique « Évaluation de l’incidence de travaux sur la vulnérabilité au séisme d’un bâtiment existant – Grille d’analyse » (Cahier technique n°35) a été élaboré par l’AFPS? (association française du génie parasismique), sous la coordination du ministère en charge du logement, proposant une méthode pour caractériser le caractère aggravant de travaux et, le cas échéant, à le compenser.
- Cas de travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment
Les travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment ne sont pas imposés par la réglementation ; toutefois, les maîtres d’ouvrage sont incités à en réaliser si nécessaire, dans une démarche volontaire. En cas de renforcement volontaire, le maître d’ouvrage choisit le niveau de confortement qu’il souhaite atteindre, au sens de la norme NF-EN 1998-3 décembre 2005 (état-limite de quasi-effondrement, dommage significatif ou limitation des dommages), en fonction de ses objectifs et de ses moyens.
- Cas d’extensions de bâtiments désolidarisés par un joint de fractionnement
Les extensions de bâtiments désolidarisées par un joint de fractionnement doivent respecter les règles applicables aux bâtiments neufs.
2. Travaux entrant dans les conditions particulières :
2.1 Travaux sur la structure du bâtiment
Règles parasismiques à appliquer : les règles Eurocode 8
Si vos travaux conduisent à une des modifications suivantes :
- augmentation de la surface de plancher [2] de plus de 30%,
- suppression de plus de 30% de plancher à un niveau,
alors, en plus des conditions générales, les règles parasismiques de la norme NF EN 1998-1 septembre 2005, dites « règles Eurocode 8 » doivent être appliquées.
Pour l’application de ces normes, les paramètres du spectre de réponse élastique , représentant le mouvement sismique en un point donné de la surface du sol, à partir duquel les règles de construction doivent être appliquées (compléments d’explications sur les paramètres du mouvement sismique) sont notamment les suivants :
Accélération maximale de référence au niveau d’un sol de type rocheux agr | agr = 0,66 m/s² |
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Coefficient d’importance du bâtiment ![]() |
![]() |
Accélération horizontale de calcul pour un sol de type rocheux (classe A) | ag = ![]() |
Paramètre de sol S (intervenant dans le calcul du spectre de réponse élastique horizontal pour un sol de classe A, B, C, D ou E) | A déterminer par une étude de sol |
Rapport de l’accélération verticale de calcul avg et de l’accélération horizontale de calcul ag | ![]() |
Attention, le mouvement sismique à prendre en compte pour l’application des règles de construction dépend non seulement de la zone de sismicité et de la catégorie d’importance du bâtiment, mais également de la nature du sol sous le bâtiment. En effet, le mouvement du sol peut être amplifié localement (par rapport à un sol de type rocheux), en raison de la constitution géologique du sous-sol : il s’agit d’effets de site lithologiques (compléments d’explications sur les effets de site). Lors d’un projet de construction, ces effets de site lithologiques doivent donc être pris en compte. Pour cela, une étude de sol, faite sur le terrain et à l’emplacement exact du projet de construction, permettra au professionnel de connaitre la classe de sol sous le bâtiment. Une fois la classe de sol attribuée grâce à l’étude de sol, les éventuels effets de site lithologiques seront à prendre en compte à travers les paramètres précisés dans la norme NF EN 1998-1 et NF EN1998-5 septembre 2005 (notamment le paramètre de sol S et les périodes caractéristiques TB, TC et TD propres à la classe de sol). Le paramètre de sol S sert de facteur multiplicatif modulant le spectre de réponse : pour un spectre de réponse élastique horizontal pour un sol de classe A, B, C, D ou E, l’accélération d’ancrage (Se(0) au sens du § 3.2.2.2 de la norme NF EN 1998-1) est égale à l’accélération d’ancrage du spectre au rocher multiplié par S : Se(0) = ag x S = x agr x S.
2.2 Ajout ou remplacement d’éléments non structuraux
Les éléments non structuraux du bâti (cloisons, cheminées, faux-plafonds, etc.) peuvent se révéler dangereux pour la sécurité des personnes, même sous un séisme d’intensité modérée. Si les dits éléments non structuraux sont ajoutés ou remplacés dans le cadre de travaux « lourds » touchant la structure du bâtiment, tels que définis dans les conditions particulières du 3° de l’article 3 du 22 octobre 2010 modifié, appliquer les règles parasismiques : règles Eurocode 8.
Il est également possible d’utiliser la méthodologie simplifiée de justification parasismique du guide "Dimensionnement parasismique des éléments non structuraux du cadre bâti - Justifications parasismiques pour le bâtiment « à risque normal »” version 2014.
C. Recommandations : aménagement des équipements intérieurs
Outre le bâtiment en lui-même, les meubles lourds et les équipements intérieurs peuvent présenter un risque en cas de séisme . Ils peuvent blesser les occupants, gêner l’évacuation du bâtiment ou entraîner des suraccidents dans le cas d’équipements particuliers (contenant des produits toxiques ou inflammables par exemple). Il est recommandé de fixer et de protéger ces éléments. La réglementation n’intervient pas sur les aménagements intérieurs ; chacun est responsable des aménagements des équipements intérieurs de son habitation [3].
[1] Travaux définis dans les conditions particulières de l’article 3 de l’arrêté du 22/10/2010 (cf. « Informations détaillées »)
[2] Depuis le 1er mars 2012, la surface de plancher, au sens de l’article R. 112-2 du code de l’urbanisme, se substitue à la SHON? (surface de plancher hors œuvre nette) et à la SHOB (surface de plancher hors œuvre brute). Toutes les informations sur cette réforme sont disponibles sur le site du ministère en charge du développement durable (http://www.developpement-durable.gouv.fr/)
[3] Des guides de l’AFPS? permettent d’accompagner cette démarche (guide de méthodologie générale, guides d’application pour les établissements scolaires et les établissements de santé, disponibles sur www.planseisme.fr).